JOSHUWA
Roster / Marc Smeesters
Dans le paysage parfois prévisible de la French Pop, voilà une voix qui tranche. Depuis Bruxelles, Joshuwa, alias Thomas Ejzyn, détricote la bienséance pour délivrer des mélodies hybrides, pop et viscérales à souhait, des chansons dans lesquelles la mélancolie s’infiltre sous des basses électroniques et quelques influences hip-hop bien senties. Annoncé pour début 2026, «Mélancologie», le premier EP de Joshuwa, n’a rien d’une simple carte de visite : c’est une véritable déclaration d’intention. Lancé en éclaireur dès le mois de juin, le single «Pollen» annonce la couleur – pas de demi-teinte ici, juste une poésie brute et frontale.
Entamé voici quelques mois, ce virage vers la chanson française ne relevait pourtant pas du plan de carrière. Biberonné à l’indie rock, frontman de la formation bruxelloise Colver, Joshuwa avait toujours préféré les saveurs de la Brit pop au goût singulier des mélopées chantées en français. Mais quand l’urgence de dire s’est imposée, l’anglais est devenu un voile trop confortable. Plus d’échappatoire possible : écrire dans sa langue maternelle, c’était affronter ses propres failles, et se confronter à certaines vérités. Entre errance sentimentale et spleen urbain, les textes portés par Joshuwa distillent une imagerie cinématographique. Comme dans un film de Cédric Klapisch, le chanteur porte un regard tendre et légèrement amer sur une âge suspendu entre insouciance et lucidité.
Derrière son allure vintage, «Mélancologie» est pourtant bien ancré dans son époque. Co-produit par Felix De Wolf (39bermuda) et Louis Potin Paraisot (Stéphane Galland, Edouard van Praet), le projet jongle entre sonorités analogiques et productions innovantes. Le premier EP de Joshuwa s’annonce ainsi tel un manifeste : sincère, abrasif, et surtout extrêmement rafraîchissant. Avec «Pollen» en guise d’ouverture, Joshuwa plante le décor et promet un avenir radieux à la French pop.