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Merzhin

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Même si les racines du groupe sont sur les rivages de la mer d’Iroise, Merzhin, n’est pas né de la dernière pluie. Sa double décennie d’existence lui procure une sagesse d’esprit et un recul hors du commun. Se replonger dans les 6 albums studio de la discographie de Merzhin, c’est à la fois revivre une incroyable aventure humaine de 20 années de joie, de doutes et de folie, mais c’est aussi, et surtout, assister à une impressionnante mue artistique. Chaque album est autant une étape artistique qu’un miroir de la société du moment. Alors oui Merzhin grandit, murit et perd petit à petit son insouciance des 1ers albums pour s’ouvrir aux problématiques du monde et « nomades », le 7ème album du groupe continue de creuser ce sillon. Merzhin est à l’âge de la prise de position franche, et ce nouvel album est de loin son œuvre la plus radicale et engagée du point de vue du son comme des textes. Chaque titre est conçu comme un tableau cinématographique qui sert de décors pour laisser éclater sa colère concernant la soumission et l’affaiblissement des peuples (« Standing Rock », « nomades ») ou son amertume face à une société qui fuit ses responsabilités écologiques (« Sans Nous » ) et qui a élevé l’argent en entité divine (« substance »). Dans un environnement dominé par une culture formatée, peu sont les groupes qui osent encore se dresser contre cet état de fait. Par conséquent le fait de retrouver Kemar (No One is Innocent) sur le titre éponyme de l’album sonne comme une évidence. Si le groupe développe une critique acerbe d’un système en place (« On marchera »), et met en lumière la pression que ce dernier inflige sur le quotidien et les dérives auxquelles il mène (« Encore raté » ; «Buk »), Merzhin est toujours à la recherche d’un juste milieu, comme pour dire qu’il y croit encore, que tout n’est pas si sombre et que l’espoir demeure malgré tout. Car cet album beaucoup plus introspectif et poétique que les précédents, est un formidable plaidoyer humaniste livré par le groupe. Comme pour illustrer la richesse de l’ouverture d’esprit et de la croisée des cultures prônées tout au long de l’album, les instruments traditionnels retrouvent une place fondamentale dans les compositions, et pour autant, jamais les guitares n’auront été aussi furieuses sur une œuvre du groupe. Merzhin n’est en effet pas né de la dernière pluie. Avec l’âge il prend de la hauteur et, tel un sage philosophe, répand ses idées à grands coup de riffs effrénés